Compte-rendu - conférence de presse Luxinnovation
«La Chambre des Métiers, à l’époque où Luxinnovation a vu le jour, en 1984, était, dans un premier temps, peu encline à se lancer dans une démarche d’innovation, les PME ne disposant pas encore forcément des moyens techniques pour se lancer dans cette voie», a expliqué Michel Brachmond, directeur adjoint de la Chambre des Métiers, en guise d’introduction à la conférence de presse.
Depuis, les choses ont bien changé. En effet, selon les récentes statistiques d’Eurostat, 68% des PME luxembourgeoises ont suivi une démarche innovante durant les deux derniers mois, ce qui les place en 2e position dans l’Union européenne, juste derrière l’Allemagne.
Michel Brachmond de souligner également que trois projets très intéressants ont été primés au mois de mars 2013 dans le cadre du «Prix de l’Innovation dans l’artisanat», preuve que l’innovation ne se limite pas à la recherche et développement ou encore à la technologie mais également aux modèles de développement des affaires, et que les efforts quotidiens consentis par Luxinnovation pour inciter les PME à entamer une démarche d’innovation porte ses fruits. En effet, celles-ci représentent près de 70% des clients de Luxinnovation et 60% des bénéficiaires d’aides nationales en 2012.
Raymond Schadeck, président de Luxinnovation, a souligné, quant à lui, qu’en temps de crise, seule l’innovation permet de se démarquer de la concurrence mondiale féroce, particulièrement dans un pays où la main d’œuvre est très onéreuse, et que l’innovation n’est pas l’apanage des grandes entreprises, arguant que si «avant, les grandes entreprises engloutissaient les petites, aujourd’hui, les plus rapides engloutissent les plus lentes». Pour cela, il s’agit selon lui d’encourager et de soutenir au maximum la collaboration entre les entreprises et les centres de recherche, rôle qui incombe à Luxinnovation, qui se retrouve de facto au cœur du processus.
Raymond Schadeck a insisté en outre sur la nécessité non pas de réformer mais de «révolutionner» le système scolaire, lequel se devra de se focaliser sur l’acquisition de compétences clés liées aux secteurs amenés à fortement se développer au Grand-Duché, à savoir les écotechnologies, les biotechnologies, les technologies de l’information et de la communication, sans quoi le Luxembourg n’aura d’autre choix que de devoir importer la matière grise pour diversifier son économie. Sans oublier les ‘soft skills’ et la promotion de l’esprit d’initiative.
Parallèlement, il convient, dit-il, «d’identifier les faiblesses dans l’ensemble de la chaîne de valeurs, de la recherche fondamentale à la recherche appliquée puis aux transferts technologiques jusqu’à la commercialisation de produits et process innovants».
Pour cela, trouver les bons leviers financiers reste un enjeu important pour les entreprises innovantes. «Dans le contexte économique actuel, le gouvernement luxembourgeois s’est engagé à poursuivre les efforts pour soutenir le développement des entreprises innovantes», a souligné Etienne Schneider, ministre de l’Economie, qui révèle que malgré la crise, les fonds alloués à la recherche et l’innovation connaissent une croissance importante. Avec une aide totale de près de 42 millions d’euros attribuée à 87 dossiers prévoyant une dépense totale de près de 108 millions d’euros, l’encouragement de la RDI représente le plus important domaine d’intervention du ministère de l’Economie et du Commerce extérieur. Luxinnovation a apporté son expérience et sa pratique quotidienne du financement des projets les plus divers aux entrepreneurs et chercheurs luxembourgeois pour mobiliser les fonds nécessaires à la réussite de leurs projets innovants.
PhR