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Fast and glorious

Publié le 13 Septembre 2018 par Philippe Roseren in Portrait

Coureuse automobile, championne équestre, sérial entrepreneuse, c’est une jeune et belle Canadienne pleine de fougue et d’ambition qui a décidé de poser définitivement (?) ses valises au Luxembourg que nous avons eu l’occasion de rencontrer pour ce portrait de printemps, Valérie Chiasson. Interview sans ambages.

Valérie, tu es une pilote de course québécoise qui affiche un sacré palmarès. Comment cette passion pour l’automobile puis pour le sport automobile est-elle née ?

Ma passion pour le sport automobile est née il y a très longtemps, alors que je n’avais que onze ans. En tant qu’authentique Québécoise, je suis fan de moto sur glace depuis cet âge-là, puis ai porté mon dévolu sur le karting que j’ai pratiqué pendant près de cinq ans. Et comme tout le monde le sait, le karting est généralement le prélude au sport automobile.

 

Quelles sont les grandes dates de ta carrière ?

En 2015, je me suis hissée sur le podium du Grand Prix du Canada en Coupe Nissan, ce qui est une première pour une femme dans l’histoire de ce circuit prestigieux. L’année d’après, j’ai également été la première femme à accéder à une saison complète en Porsche Cup. Parallèlement, j’ai été élue Représentante canadienne de la commission « Women in Motorsport » en 2016 et 2017. Enfin, en 2017, j’ai terminé deux fois à la deuxième place du Grand Prix du Canada en Porsche Cup.

 

Peux-tu revenir rapidement sur ce succès en Coupe Nissan ?

Les qualifications se sont déroulées entre pluie et beau temps, au terme desquelles j’ai réussi à me hisser à la cinquième place. Pendant la course, j’ai réussi à effectuer deux dépassements pratiquement dès le départ, ce qui m’a permis d’être dans le trio de tête pendant toute la course et de finir troisième.

Monter sur le podium du Grand Prix du Canada est le rêve de tout pilote, et c’est d’autant plus magique pour une Canadienne. Ce podium, c’était la concrétisation de quatorze années de travail, et j’étais comme dans une bulle. Pour tout dire, je suis descendue du podium et me suis mise à bondir en criant contre la clôture [rires].

 

Quel ressenti a-t-on en tant que femme lorsque l’on évolue dans un sport résolument masculin ?

J’ai commencé le sport automobile tellement jeune que je n’ai pas réellement ressenti de machisme ou de discriminations. Après, je suis une femme de caractère qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, et ça aide considérablement. C’est certain qu’une femme qui évolue dans un monde d’hommes est épiée, jugée, attaquée, et, pour gagner ses galons, a le devoir de réussir. Et si elle réussit, elle devient alors incontestablement l’égale de l’homme. A ce moment-là, elle peut même déranger, car elle bénéficie de davantage de visibilité que son homologue masculin.

 

Dans le cadre de la préparation de cette interview, tu as d’emblée souhaité que l’on se concentre sur le sport équestre, ton autre grande passion. Pourquoi ?

A vrai dire, l’équitation est ma première passion, puisque j’ai débuté la compétition à sept ans, bien avant la compétition automobile. Certes, ce fut une première passion secrète que je n’ai pas voulu exposer à tout le monde, dès lors que je commençais à briller en karting puis en sport automobile.

Cependant, un grave accident de course en 2016 m’a coûté en capacité de coordination et m’oblige à rester loin des circuits le temps de la rééducation. Aussi, je souhaite pour le moment me concentrer sur l’équitation et compte même revenir à la compétition équestre.

 

Après 22 ans de vie au Québec, tu as décidé d’émigrer au Luxembourg. Qu’est-ce qui fait qu’une Québécoise est un jour amenée à faire ce choix aussi radical que celui de quitter les grands espaces nord-américains pour la « dorsale européenne » densément peuplée ?

Certes, les mentalités sont différentes, mais je n’ai pas la sensation sinon que le cadre de vie est si différent ici, donc je ne suis pas dépaysée plus que ça. Même la végétation est similaire, bien que le climat soit moins froid au Luxembourg.

En fait, j’ai été amenée à travailler en Suisse pour une de mes sociétés canadiennes en 2013, et je suis tombée amoureuse de l’Europe. Je serais bien restée en Suisse, mais j’ai rencontré l’homme de ma vie ici au Luxembourg et ai donc décidé de m’y installer.

 

En quoi les mentalités sont-elles si différentes ?

Au Canada, nous avons une mentalité assez « américanisée », c’est-à-dire un tempérament énergique pour ne pas dire fougueux, alors que les Européens sont plus posés. Les Européens se laissent davantage le temps à la réflexion et mûrissent leurs projets tandis que les Américains et les Canadiens ont plutôt tendance à foncer tête baissée. Cela a ses points positifs et négatifs. Ceci étant, j’ai pu constater que les mentalités divergeaient beaucoup entre pays européens, ce qui m’a amenée à capitaliser sur les points forts de chacun d’entre eux. Quant au Luxembourg, d’une manière générale, c’est un pays tranquille mais où il est assez difficile d’obtenir la confiance des gens.

            

A côté de tes activités sportives, tu es également une femme d’affaires aguerrie, à la tête de plusieurs entreprises, notamment de VB Energy au Grand-Duché…

Effectivement. En sus de deux sociétés actives dans le marketing automobile au Canada, j’ai créé la start-up VB Energy au Luxembourg, spécialisée elle dans les économies d’énergie, plus concrètement dans les systèmes de climatisation à destination des opérateurs de télécoms. C’est tout particulièrement sur cette société, qui revêt un fort potentiel de croissance, que je concentre mes efforts ces dernières années.

 

Coureuse automobile, championne équestre, sérial entrepreneuse, comment parviens-tu à concilier autant d’activités exigeantes en même temps ?

C’est avant tout une question de volonté et d’organisation. Les courses automobiles ont davantage lieu en été et les week-ends, ce qui me permet de libérer du temps en semaine pour mes entreprises et mon cheval.  Bien évidemment, il m’arrive de devoir déléguer dans mes sociétés quand les obligations se superposent.

PhR

 

 

 

 

 

Portrait chinois

Si tu étais un des cinq sens, tu serais ?
La vue

Si tu étais une saison, tu serais ?
L’automne

Si tu étais une couleur, tu serais ?
Noire

Si tu étais une planète, tu serais ?
Venus

Si tu étais une émotion, tu serais ?
Le bonheur

Si tu étais une chanson, tu serais ?
Powerful (ndlr : Elie Goulding)

Si tu étais un personnage de fiction, tu serais ?
Garfield

Si tu étais un objet du quotidien, tu serais ?
Une voiture

Si tu étais un fruit, tu serais ?
Une fraise

Si tu étais un gros mot, tu serais ?
Tabarnak [rires]

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