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Lady Jane : Baroquerie, charme et volupté

Publié le 13 Septembre 2018 par Philippe Roseren in Bars

Dans la mosaïque de bars qui composent la vieille ville, il y en a un qui se distingue d’emblée des autres… pour peu que l’on tombe dessus. Car le mot d’ordre de Lady Jane, c’est de cultiver le secret, à tout prix. Perché au dernier étage d’une petite bâtisse centenaire pittoresque à proximité immédiate du Palais grand-ducal, le petit local au plancher grinçant et aux airs rétro mise sur l’exclusivité des lieux et ses cocktails maison surprenants. Tour du propriétaire avec l’intrigante maîtresse de maison irlandaise, Lorraine Hegarty.

Après m’être quelque peu égaré dans les venelles du centre-ville, je finis par tomber sur la propriétaire qui m’attend de pied ferme devant la porte de l’établissement, tout sourire. Ou plutôt de la porte qui mène à l’établissement. Là, la tradition veut que l’on se présente à l’interphone et que l’on murmure le code secret préalablement obtenu par message Facebook ou par SMS. Un coup marketing de maître pour tous les cadres supérieurs en mal d’exclusivité.

Un vieil escalier des plus escarpés plus loin, me voilà à l’étage (premier étage ou deuxième étage, selon l’entrée, la bâtisse étant située d’un côté dans une rue très pentue) de ce local ou le temps semble s’être arrêté. Un vieux piano droit, des tapis, des fauteuils et canapés anciens de différentes époques, des tables en bois surmontées de vieilles cartes du monde, une multitude de bibelots, au fond dans l’angle entre deux murs bleu nuit, un bar arborant fièrement une fontaine à absinthe, et, plus curieusement, un arbre en papier kraft et des tableaux un peu effrayants, confèrent au lieu une atmosphère feutrée, cosy et un brin étrange qui invite à la rêverie… et au sirotage de cocktails.

« La déco et l’atmosphère singulière qu’elle dégage est typique des bars Gin Hendrick’s », nous explique la tenancière du Lady Jane, fière d’avoir su hisser l’établissement qu’elle tient avec son mari Joe Koener aux standards de la célèbre marque écossaise de Gin, qui se retrouve sans surprise dans la composition de nombreux cocktails.  

Mais, au fait, pourquoi « Lady Jane » ? « Lady Jane était la mère d’Oscar Wilde. C’était une femme anticonformiste, une poétesse irlandaise révolutionnaire et féministe, militante de la cause nationale irlandaise. Par ailleurs, elle tenait salon où elle aimait recevoir les personnalités en vue de son temps », relate avec moult détails Lorraine Hegarty. Il ne nous en faut pas plus pour comprendre. 

Revenons à l’essentiel, ce qui fait du Lady Jane un endroit irremplaçable au Grand-Duché. Il l’est sans conteste pour ses cocktails aux produits aussi originaux que raffinés et ses alcools de très grande qualité. « Nous ne proposons que des créations maison qui sont le fruit d’une mûre réflexion. Nous préparons nous-mêmes les sirops, le beurre de citrouille, les infusions et les autres ingrédients qui composent les cocktails, et veillons à la rotation des alcools premium », assure Lorraine.  En ce sens, la véritable star des lieux, c’est Axel Joyau, Maître cocktails, qui tour à tour, vous concoctera un Smashing Pumpkin (Gin Hendrick’s, beurre de citrouille, sirop d’érable, citron vert et blanc d’œuf), un Sangre del Toro (Lajita Mezcal Reposado, chutney de piment rouge maison, jus de tomate et épices), sans oublier bien sûr le Lady Jane (Gin Hendrick’s, Saint Germain, infusion de sureau et d’hibiscus, sirop de lavande et eau de rose).

Last but not least, l’absinthe, véritable attraction du Lady Jane, est servie dans les règles de l’art : le recours à la fontaine à absinthe et à la pelle permettent à l’eau glacée de tomber au goutte-à-goutte sur le sucre puis dans le verre. Les puristes apprécieront. Les clients ont le choix entre trois variétés, l’Extrait de Fée (tchèque), l’Euphoria (tchèque) et la Libertine (française). Rien que ça. 

PhR

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